1972, est la dernière année scolaire de l’administration française qui correspondait au départ du dernier cdt français de l’école le cdt Guyon. Moi j n’étais pas encore à l’école. C’est justement l’année scolaire suivante ( 72-73) où ma promotion, la Salvador Allende est entrée à l’école.
Cette année là, le Cne Ondoko est nommé commandant de l’école en juillet précisément, venant du protocole d’État où il assumait les fonctions de directeur adjoint, poste qu’il occupait depuis décembre1968.
C’est aussi l’été 1972 que l’AET le s/c Kiegela Marie Joseph qui était déjà là à l’école adjoint au surveillant général de l’adjudant chef français, le nommé Thaon, est allé en stage d’immersion en France.
En ce moment là, nul ne sait encore que ces deux là, le mamadou d’Ondoko et lui l’AET Kiegela vont marquer à jamais l’histoire de l’école par leur présence, leur impact et leur investissement. Le capitaine Ondoko n’avait de mamadou que ses origines, sinon presque tout son passage à l’école, il a été plus qu’un AET dans sa pratique.
Respectueux des rites et traditions des AET, il a façonné l’école, lui a donné un nouvel éclat et a assuré son rayonnement dont nous sommes orphelins aujourd’hui. L’ancien Kiegela Marie Joseph au cœur de cette métamorphose de l’école a été le gardien de l’esprit AET, omniprésent, il veillait sur tout tel un sphinx.
D’ailleurs un autre ancien qui ne manque pas d’humour, Batsimba Jean François alors adjoint au cdt de l’école, lorsque nous lui demandions quel était le corps d’origine de l’ancien Kiegela, il répondait en nous faisant rire dans un élan d’humour caustique: « Mais le corps qu’il porte sur lui là, ce n’est pas son corps? »

Finalement l’ancien Kiegela qui est resté un an en France, rentré avec sa Renault 4L bleu, n’a pris ses fonctions de surveillant général qu’en 1974 et il passe Adjudant. Il remplace donc l’A/c Koumba Jean Robert qui avait pour adjoint, l’AET le sgt Mabanza Isis qui le demeurera sous le mandat de l’ancien Kiegela et passera s/c plus tard. Rigoureux, il était sec comme son filling et sa tenue kaki Tergal qu’il aimait porter bien enfilée au dessus de sa grosse ceinture vert olive avec boucle. Il ne protégeait pas les bleus peut être par esprit AET.
Koumba Jean Robert sera quand à lui nommé à la garnison de Brazzaville. Retraité à la fin des années 70, il termine sa vie sur terre sur sa terre natale à Dolisie en qualité de doyen des sages du Niari.
Henri Ondoko Ondoko est nommé lieutenant colonel après son départ de l’école qu’il quitte après la mort brutale de Marien en Mars1977 et il sera nommé Directeur du Protocole National sous la présidence de Jacques Joachim Yhombi Opangault en remplacement du colonel Mouassiposso Mackongui.
Il a déjà été directeur adjoint de cette structure, nommé le 31 décembre 1968. C’est certainement pour cette raison que tout commandant de l’école qu’il était, Marien lui confia une autre fonction non moins accaparante, major de la garnison de Brazzaville.
Henri Ondoko était très lié à Marien et subjectivement et par ses fonctions, non seulement de commandant de l’école, mais aussi en sa qualité de major de garnison de Brazzaville sans en être le commandant de Zone comme c’était le cas les années qui ont suivi où à la zone Autonome de Brazzaville, les commandant de Zone commandaient également la place d’armes.
À l’époque c’etait la Zone Autonome de Brazzaville que dirigeait l’ancien Paul Kouma et dont les bureaux se trouvaient au camp 15 août où etaient également stationnés le Bataillon de commandement ( BC) du cdt Madzela et le célèbre Bataillon d’Infanterie ( BI) du Cne Motando. Cette unité a été très éphémère et a disparu à la mort de Marien.
Le Bataillon d’Infanterie ( BI) est le précurseur des Bataillons d’Infanterie mécanisée qui n’auront ni le même gabarit, ni le même niveau de préparation.
Dans cette unité, on pouvait remarquer la présence de braves et brillants jeunes officiers, des fantassins bien trempés, tous de grade de lieutenant, des AET notamment Nganga Landry, Mondouta Pierre Mong5, Makosso, un certain Godefroid et bien d’autres.
À la chute du président Yhombi, le colonel Ondoko disparaît des écrans publics après des services bien rendus à la nation, se retire en France où la retraite le rattrape. Malade de longue durée, il aura fait preuve de courage jusqu’à la fin de ses jours. L’école gardera de lui le souvenir d’un pète d’un bâtisseur. Sa mémoire mérite d’être vénérée de tous les temps à l’école et pour l’école.
Quant à l’ancien Kiegela, il demeure une icône précieuse de la vie de l’école dont sa riche expérience convient d’être partagée, contée et perpetuée.
AET Jean-Aive Allakoua Mle 1275
