L’esprit AET est-il entrain de s’etioler ou de disparaître simplement.
Tous les jours mon cœur bat la chamade à l’effet d’y penser.
L’un des seuls moment fort de solidarité reste les derniers hommages que nous rendons aux nôtres qui nous quittent pour l’éternité.
À la veille de la célébration de la journée de l’AET, cette interrogation devrait nous interpeller tous.
Partout ailleurs, les AET sont devenus quelconque. Sans prétention de dramatiser la situation, je voudrais juste traduire ce que ressentent sans nul doute nombreux d’entre nous.
Tout ceci se trouve à l’opposé des efforts qui sont menés par l’association des AET à l’effet de faire vivre et perpétuer cette solidarité fraternelle qui est une valeur suprême chez les AET. Il nous fait faire davantage…
Heureusement que cette flamme demeure encore allumée dans les promotions, quoique s’affaiblisant…
À qui la faute? Nous portons tous quelque part cette responsabilité. Notre regard sur l’école n’est plus le même, l’émergence d’autres solidarités, la substance de l’école n’est plus la même car nombreux rites et traditions qui sont le fondement de notre fierté, de notre honneur et du vécu d’enfant de troupe sont en train de disparaître au point de vouloir atteindre dans ses profondeurs notre sainte devise « s’élever par l’effort ». Tel est en partie le triste constat de l’évidence actuelle.
S »élever par l’effort plus qu’une devise est un vécu et un état d’être profondément intériorisé par l’enfant de troupe, forgeant l’AET et où être le meilleur ou parmi les meilleurs est moins une ambition qu’une posture que commande la qualité d’enfant de troupe. Cet état d’esprit habitait l’enfant de troupe, l’AET partout pour affirmer ou défendre l’honneur de ses entrailles, l’école. En est-il toujours le cas aujourd’hui, je m’interroge.
L’indifférence est le pire sentiment chez l’AET envers un AET ou un enfant de troupe. Comment voir un jeune enfant de troupe à pieds en permission et ne pas le prendre à bord de votre véhicule un samedi après midi ou dimanche de sa sortie.
Combien d’AET passent encore devant l’école, y entrent pour le sport ou simplement partager des moments dans l’esprit de nos profondes traditions.
Nombreux n’y ont plus jamais mis pieds depuis et passent à côté presque tout étranger. En fait le lien s’est certainement brisé. L’Ecole nous rend t- elle encore fiers, en tout cas pas plus que les souvenirs que nous gardons de nos époques passées. L’école semble devenue un lycée quelconque où l’honneur, la fierté, l’effort ne sont désormais plus que des slogans.
Est-ce que ce temps reviendra où à l’école on connaissait les anciens, même de nom seulement, les AET sans les avoir vu, de tous les matricules, des plus hauts aux plus bas, simplement leur histoire racontée par les plus anciens à l’école, leurs exploits tout azimut. Leur devoir d’honneur, nous traversait tellement que s’y identifier était une marque essentielle.
Apercevoir un AET nous excitait au point de se mettre à la « TV, » cette sorte de grillage tout au long de la devanture de l’école pour les voir passer, il y avait une telle communion forgée par l’esprit d’une même appartenance.
Quelle admiration. Pour ceux de ma génération, en 72, 73, 74… on voyait passer Django dans sa Peugeot 404 noire de commandement immatriculée (749X4), bardée de trois étoiles rouges, étant le seul colonel plein avec Moutsaka à l’époque. Il y avait les autres, on savait les différencier des mamadous assurément par cet esprit: Paul Kouma,
Tsika Kabala, Jojo Ossombo, Matumona Titu, Kakou Aaron, Claudus, Mossendjedi, Karara Moukoundzi, Balossa, Bouissa Casis, Batsimba Jean François avec leur ford Capri, Yoca Cisco avec sa Peugeot 204 beige, Tsonga Richard, Eboundit Bolivar, Kanoa avec leur Ford Taunus de couleur Blanche sellerie rouge,
Bonaventure Herwenté et les jeunes lieutenants sur leur Vespa 90 dit trottinette: Mockyss, Ebami Sala Gringo, Bibalou Dikongo, Nsamouna, Ngandzié, Mvouenzé Bienvenu, Marcelly, Godefroid, Makosso, Mondouta Mong5, Landry Nganga, Mandé avec sa Yamaha 200 et bien d’autres.
Rien que les voir passer ou arriver à l’école nous procurait tellement de joie, de plaisir et nous mobilisait au point d’avoir suscité chez nombreux d’entre nous des vocations.
L’élégance sur le stade de volley de Richard Tsonga, Bolivar, Aimé Florent Bembé, Tsimba Spencer au volley-ball, Souza Matoumona, Batsimba, Yhombi au basket, la vélocité au hand-ball de Claudus, Clint Tonis, au football Didier Kabala et les autres, ca vous laissait tellement dans l’adminiration que le rêve était de devenir comme eux.
L’élégance dans l’uniforme des AET Baron, Django, Daligo Bloud, Zozo Bambi, la belle tenue de marine dans laquelle trempait Duralex derrière sa grosse monture, la combinaison de pilotage de Missengué, Flavien Moboka, Pierre Dougangoye, Luxon Obambo, Mfoumoungani, tout ceci ne pouvait vous laisser indifférent. C’était simplement une tradition.
L’esprit et la synthèse de toute cette force et cette richesse a été finalement porté par la promotion Mofla où l’honneur, la fierté et l’exploit se sont peut être enfermés pour toujours comme un immeublequi se dégrade au fil du temps.
Est- ce que le fosse est définitivement creusé entre l’école du 20e siècle et celle des années 2000, où dans l’esprit, tout nous difère en réalité, en dehors du creuset qui nous est commun, l’ecole.
En tout cas rien n’est moins sûr …
AET Jean-Aive Allakoua Mle 1275
